Il a faim, il y a des olives et des biscuits sablés sucrés sur la table basse qu’on boulotte. Il dit : «Quand j’ai faim, je deviens grognon.» On note. Pour passer le temps, on note tout. Le problème du patio, c’est qu’il est difficile de s’en extraire sans être vu, c’est pourquoi les prisons ont cette même architecture avec une cour intérieure.
On demande à Matthias Schoenaerts, qu’on a découvert le plus souvent dans De rouille et d’os, le film de Jacques Audiard, et auparavant dans Bullhead, s’il n’a pas le sentiment qu’il y a un lien entre ses personnages, et notamment entre Ali (De rouille et d’os) et Vincent (Maryland), sur les écrans aujourd’hui.
Tel un De Niro, l’acteur forge son corps au gré des rôles, prend par exemple trente kilos pour Bullhead, ce film de Michaël R. Roskam où il incarnait un éleveur bovin dopé aux hormones. Avec un emploi de prédilection : celui de l’homme frustre et irrésistible, torturé par son passé et ses failles, qui réchappe du pire en sauvant de très belles femmes, Marion Cotillard, Diane Kruger. L’homme-prothèse de la femme-trophée. Matthias Schoenaerts répond : «Je suis archi pas d’accord. Ali et Vincent ne viennent pas du tout de la même histoire.» On remballe notre théorie.