– Quel est ton rapport à la nourriture ?
KYOKO ITO – née à Tokyo, cheveux courts et visage rond, 19 ans
Quand j’étais écolière, mes parents avaient un grand jardin et je mangeais des fruits frais tous les jours, j’imagine que ma passion pour la cuisine vient de là. Mon rêve a toujours été d’apporter la meilleure nourriture possible à tout le monde. Par exemple, j’adorerais aller en Afrique pour apprendre comment cultiver des plantes sur un sol aride. L’agriculture est pleine de promesses, de nouvelles techniques sont découvertes tous les jours. J’imagine aussi que mes parents m’ont aussi beaucoup influencée. Mon père travaille comme ingénieur chez une grande marque de bière et ma mère fait des recherches en diététique à l’université.
Notre besoin de nourriture nous force à de plus en plus d’innovation mais, en parallèle, la pression du changement climatique et des marchés financiers a rendu la pratique de l’agriculture encore plus difficile. Nous ne devrions pas être trop arrogants vis-à-vis de la nature mais au contraire encourager l’imagination. L’agriculture est un débat constant, il n’y a pas de modèle unique. Si un jour je vais en Afrique, je me forcerai à ne pas être trop japonaise dans mes pratiques, à m’ouvrir à d’autres techniques. Comprendre les autres méthodes de culture est un moyen de s’ouvrir à l’autre.
– Est-ce que tu te sens proche de la nature ?
MARINE ASHIZAWA – souvent à la bibliothèque, regard rêveur, 21 ans
J’aime la nature. Enfant, je détestais rester à la maison, il fallait absolument que je sorte au grand air ! Je crois fermement que la culture de la terre n’est pas une activité anodine, elle est inscrite dans notre nature humaine. Quand je cultive un champ, je me sens plus reposée, j’oublie mes problèmes du quotidien. Ça tient du magique – et je suis persuadée que d’autres gens ressentent la même chose ! Notre rapport à la nature ou la nourriture se crée dès l’enfance, une fois acquis il tient du “bon sens”, c’est une relation presque familiale. L’agriculture ça n’est pas une affaire d’origine ou de classe sociale, la nature n’est réservée à personne.