Valérie NYLIN
De 1969 à 1988, Valérie Nylin s’est essayée à la polka, à la polenta et au pianola pour finalement jeter son dévolu sur une boîte de crayons dont elle n’a plus lâché le morceau. Elle intègre donc les Arts Décoratifs de Paris. A l’issue de sa formation, et ayant fait le constat qu’elle n’avait aucune vocation pour le statut d’artiste maudit, elle quitta sa chambrette pour le vaste monde de l’entreprise qui lui confia alternativement communication et marketing, illustration et packaging, promotion et brainstorming (le tout en talons et brushing, c’est juste une question de feeling !). C’est d’ailleurs à cette occasion qu’elle vécu sa première relation avec le petit livre des couleurs en C et un ordinateur à pomme, relation révélation puisque depuis ce jour elle leur est toujours restée fidèle. Mais un beau matin, à l’aube de ses 30 glorieuses, Valérie Nylin dut tout de même se rendre à l’évidence : «Vis comica fluctuat nec mergitur!» (on ne règle pas tout avec l’homéopathie !) s’exclama-t-elle. Puis elle mis ses escarpins au clou et réintégra ses pénates pour se consacrer pleinement à ce qui lui démangeait les crayons, à savoir : faire des livres d’enfants pour les enfants (si possible poilants). Et ce qui devait arriver arriva : au bout de trois livres elle eut un enfant et après cet enfant un autre enfant. C’était le bonheur et il faut croire que ça vous chamboule une femme car un beau jour de septembre, alors qu’elle jonglait encore entre les petites purées-vapeurs et les logos pour la veille, elle entendit une voix lui murmurer à l’oreille : « Dessine-moi un poireau ». Une botte et quelques 3 000 clics de souris plus tard, « On va bien rissoler », « Ca m’itonne beaucoup », « Madame frisée et ses petits lardons », apparaissaient sur son petit écran. Depuis, elle dessine sur tout : des boîtes, des cabas, des caddies et encore des tas d’autres objets déco fantaisie, mais elle dessine toujours d’un seul trait d’humour !